Comprendre et mieux gérer votre diabète
Ces dernières années, le nombre de diabétiques est en constante augmentation à travers le monde. En France, 4,5 millions de personnes sont atteintes de diabète, parmi elles, environ 1 million l’ignorent encore. Cette maladie chronique est caractérisée par une augmentation de la glycémie, pouvant conduire à des complications graves.
1. Comprendre le diabète
Le diabète est une pathologie chronique caractérisée par un taux de glycémie élevé, c’est-à-dire que le taux de sucre dans le sang est supérieur à la normale. Habituellement, la glycémie est contrôlée par l’organisme grâce à l’insuline, une hormone produite par les cellules bêta des îlots de Langerhans présents au niveau du pancréas. L’insuline est essentielle à l’organisme, car elle permet au glucose (sucre) présent dans le sang de pénétrer dans les cellules, afin que ces dernières puissent l’utiliser comme source d’énergie.
Quand une personne est atteinte de diabète, le glucose ne peut plus entrer dans les cellules et il s’accumule dans le sang entraînant une augmentation importante de la glycémie, aussi appelée une hyperglycémie. Cette augmentation du sucre dans le sang peut être due à la réduction ou l’absence de sécrétion d’insuline, ou bien peut être causée par la résistance des cellules de l’organisme à l’action de l’insuline.
2. Quels sont les différents types de diabète ?
Il existe différents types de diabète, le diabète de type-1, le diabète de type-2 et le diabète gestationnel. Les diabètes de type-1 et de type-2 sont les deux formes les plus courantes du diabète. Bien qu’elles aient des causes différentes, toutes les formes de diabète provoquent une hyperglycémie.
a. Le diabète de type-1 :
Le diabète de type-1 est lié à un défaut d’insuline, il est également appelé diabète insulinodépendant. Cette forme de diabète se développe le plus souvent durant l’enfance ou l’adolescence. Les personnes atteintes du diabète de type-1 ne produisent que peu ou pas du tout d’insuline, cela est dû à une anomalie du système immunitaire. En effet, ce dernier a pour mission de protéger l’organisme des agressions extérieures. Dans le cas des maladies auto-immunes, ce système de protection va se retourner contre les cellules de l’organisme et les éliminer, c’est notamment le cas du diabète de type-1.
Le système immunitaire réagit contre les cellules bêta du pancréas et les détruit, ce qui induit une baisse progressive de la sécrétion d’insuline. Quand 90 % des cellules bêta sont détruites, le pancréas ne peut plus produire d’insuline, ce qui provoque une augmentation du taux de sucre sanguin conduisant à une hyperglycémie. Le diabète de type-1 est également appelé diabète insulinodépendant, car les personnes qui en souffrent doivent régulièrement prendre de l’insuline pour contrôler leur glycémie. À l’heure actuelle, les raisons qui poussent le système immunitaire à attaquer les cellules bêta des îlots de Langerhans sont encore inconnues.
b. Le diabète de type-2 :
Contrairement au diabète de type-1, le diabète de type-2 survient principalement chez les adultes, et il touche davantage les individus souffrants de surpoids ou d’obésité. D’autres facteurs environnementaux comme l’alimentation, la sédentarité et le manque d’activité physique contribuent également à la survenue de ce type de diabète. Une prédisposition génétique et la présence de gras dans les organes de l’abdomen favorisent également l’apparition du diabète de type-2.
Le diabète de type-2, également appelé diabète non-insulinodépendant, est le plus commun et il résulte d’une résistance des cellules de l’organisme à l’action de l’insuline, appelée insulinorésistance. Contrairement aux personnes atteintes de diabète de type-1, les personnes avec un diabète de type-2 produisent de l’insuline, mais cette dernière n’arrive pas à réguler la glycémie. Pour compenser cette résistance, le pancréas va produire des quantités de plus en plus importantes d’insuline. Avec le temps, cela conduit à un épuisement du pancréas et à une diminution de la production d’insuline, il en résulte un manque d’insuline et une glycémie qui reste élevée de manière continue. Ce diabète non-insulinodépendant est donc le résultat de la résistance à l’insuline et de l’épuisement du pancréas.
c. Le diabète gestationnel :
Le diabète gestationnel, aussi appelé diabète de grossesse, apparaît durant le 2ème ou 3ème trimestre de la grossesse. En début de grossesse, un test de glycémie est effectué sur les femmes enceintes pour détecter rapidement la présence du diabète. En effet, un taux de glycémie supérieure à la normale peut provoquer des avortements spontanés, l’apparition de malformation ou des complications au moment de l’accouchement.
Durant les deux derniers trimestres de la grossesse, les besoins en insulines de la femme enceinte augmentent à cause la production d’hormones anti-insuline, comme les hormones de croissance et le cortisol. En réponse à ce besoin croissant, le pancréas est censé augmenter sa production d’insuline afin d’équilibrer la glycémie de la femme enceinte. Dans le cas du diabète gestationnel, le pancréas n’augmente pas sa production d’insuline, ce qui engendre une hyperglycémie.
3. Quels sont les symptômes du diabète ?
Le diabète de type-1 et le diabète de type-2 sont caractérisés par des mécanismes différents, mais les deux aboutissent à une augmentation du taux de glucose dans le sang. Les deux formes peuvent également avoir des symptômes en commun, mais ils sont également caractérisés par des symptômes spécifiques à chaque type.
a. Les symptômes du diabète de type-1 :
L’apparition des symptômes du diabète de type-1 peut être soudaine, ou bien évolutive, c’est pour cela qu’il est important de savoir les reconnaître :
- Une sensation de soif intense et inhabituelle ;
- Une sensation de bouche sèche ;
- Une augmentation de la fréquence et du volume des urines ;
- Une perte de poids soudaine et inexpliquée ;
- Un manque d’énergie constant ainsi qu’une fatigue importante et anormale ;
- Une somnolence constante ;
- Une sensation de faim constante ;
- Une vision floue ;
- Une forte irritabilité.
b. Les symptômes du diabète de type-2 :
Les symptômes du diabète de type-2 sont plus discrets, mettent plus de temps à apparaître et ils passent souvent inaperçues. Quand la maladie évolue, certains symptômes semblables à ceux du diabète de type-1 peuvent survenir :
- Une sensation de soif importante ;
- Un besoin fréquent d’uriner ;
- Une sensation de faim constante ;
- Une vision floue ;
- Une peau sèche et des démangeaisons ;
- Une sensation d’engourdissement et de picotement dans les mains et les pieds ;
- Une cicatrisation lente ;
- Des infections récurrentes (infection de la gencive, de la vessie, etc.).
4. Diabète : quels sont les facteurs de risque ?
Il existe de nombreux facteurs de risque du diabète, certains sont d’ordre génétique, mais une grande majorité est liée au mode de vie et aux habitudes alimentaires :
- Les personnes avec des antécédents familiaux de diabète de type-1 et de type-2 ont plus de risque de développer la maladie ;
- L’âge est un facteur de risque important du diabète de type-2 : en effet, la prévalence du diabète de type-2 augmente avec l’âge et il est plus fréquent chez les personnes de plus de 45 ans ;
- Le surpoids et l’obésité favorisent l’apparition du diabète de type-2 ;
- Un mode de vie sédentaire favorise la survenue du diabète de type-2 ;
- Le manque d’activité physique au quotidien favorise la survenue du diabète de type-2 ;
- Une alimentation déséquilibrée, riche en aliments sucrés, gras et ultra-transformés favorise l’apparition du diabète de type-2.
5. Les traitements du diabète :
En plus du traitement médicamenteux, il est important d’adopter des habitudes alimentaires et un mode de vie sain pour traiter le diabète. De fait de la différence qui existe entre le diabète de type-1 et le diabète de type-2, le traitement médical sera différent :
a. Traitement du diabète de type-1 :
Le diabète de type-1 est un diabète insulinodépendant qui nécessite une insulinothérapie, c’est-à-dire que les injections d’insuline sont le seul traitement pour ce type de diabète. Elles sont essentielles pour compenser l’absence de production d’insuline par le pancréas et elles visent à réguler la glycémie. La dose quotidienne d’insuline à injecter va dépendre de l’âge, de poids, de l’évolution du diabète, des apports alimentaires journaliers, du niveau d’activité physique, de la présence ou non d’autres maladies, etc. L’insuline doit être administrée en plusieurs injections, selon un schéma défini par le diabétologue. Les pompes à insuline sont une alternative aux injections d’insuline, elles sont simples à utiliser et permettent de mieux équilibrer la glycémie.
Avant utilisation, l’insuline doit être conservée au réfrigérateur et à l’abri de la lumière. Après utilisation, l’insuline peut être conservée jusqu’à 4 semaines à une température qui ne dépasse pas les 30 °C et toujours à l’abri de la chaleur et de la lumière.
b. Traitement du diabète de type-2 :
Le traitement du diabète de type-2 englobe de nombreuses mesures hygiéno-diététiques, ces dernières visent à contrôler la glycémie. Quand ces mesures ne suffisent pas, un traitement médicamenteux peut être prescrit afin de réduire la concentration du glucose sanguin, ou bien de contrôler la glycémie.
- Traitement médical pour améliorer la sensibilité à l’insuline : la metformine est un antidiabétique oral qui a pour objectif de réduire la résistance de l’organisme à l’insuline ;
- Traitement médical pour stimuler la sécrétion d’insuline : les sulfamides hypoglycémiants sont des antidiabétiques oraux qui stimulent la sécrétion d’insuline par le pancréas via différents mécanismes ;
- Traitement médical pour favoriser l’élimination des sucres : l'acarbose est un antidiabétique oral qui réduit l’absorption du glucose dans l’intestin ;
- Les injections d’insuline : elles sont utilisées lorsque la production d’insuline diminue malgré la prise des médicaments antidiabétiques.
Les traitements médicamenteux du diabète sont exigeants et ils requièrent des modes d’administration, de conservation et de transport spécifiques. La préparation de piluliers en pharmacie permet d’améliorer l’observance des patients diabétiques et de faciliter la prise de traitement. Les piluliers permettent aux patients souffrants de maladies chroniques de pouvoir accéder facilement et de manière sécurisée à leur traitement. De plus, l’utilisation des piluliers permet de créer une routine pour les personnes diabétiques et éviter ainsi leur décrochage thérapeutique.
6. Diabète : quelles sont les complications qui peuvent survenir ?
Comme toutes les pathologies, des complications peuvent survenir si le diabète n’est pas correctement traité et suivi, ce qui se manifeste par un taux de glycémie qui reste supérieur aux normes sur une longue durée. En effet, cela va endommager les vaisseaux sanguins qui sont responsables du transport de l’oxygène et des nutriments aux différents organes. Des vaisseaux obstrués ne permettent pas un afflux sanguin suffisant vers les différentes parties de l’organisme, ce qui peut conduire à l’apparition de complications qui auront tendance à s’aggraver avec le temps. Parmi les complications qui peuvent survenir :
- Un accident vasculaire cérébral : il peut se produire quand un vaisseau sanguin dans le cerveau se rompt ou se bloque ;
- Une cécité : une altération des vaisseaux sanguins de l’œil peut conduire au développement de pathologie oculaire comme la rétinopathie diabétique et la maculopathie diabétique
- Une crise cardiaque : elle se produit lorsque le flux sanguin vers le cœur est soudainement bloqué
- Une insuffisance rénale : une atteinte des petits vaisseaux sanguins due à la forte concentration de sucre sanguin provoquant un arrêt soudain de l’un ou des deux reins ;
- Des lésions cutanées : une mauvaise circulation sanguine ralentit le processus de cicatrisation et entraîne l’apparition d’ulcère et d’infection récurrente.
7. Quelques conseils pour mieux vivre avec le diabète
Pour contrôler la glycémie, mais aussi pour mieux vivre au quotidien, il est important d’adopter une bonne hygiène de vie et une alimentation équilibrée. En effet, maintenir un taux de glycémie proche de la normale permet de réduire le risque de voir apparaître des complications liées au diabète. Une bonne hygiène de vie passe par de nombreux points :
- Adopter un régime alimentaire équilibré, riche en fruits et en légumes, ils sont source de vitamines, minéraux et d’antioxydants ;
- Éviter les aliments ultra-transformés, car ils sont souvent trop gras, trop sucré ou trop salé (biscuit, pâtisserie, chips, etc.),
- Éviter les boissons sucrées et les boissons gazeuses ;
- Limiter la consommation d’alcool ;
- Pratiquer une activité physique adaptée pour éviter le risque d’hypoglycémie ;
- Réduire la sédentarité en réduisant le temps passé en position assise ou allongée durant la journée ;
- Vérifier régulièrement la glycémie.