Comprendre la polyarthrite rhumatoïde : les causes et les conseils de traitement
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie chronique auto-immune. Cette pathologie touche les articulations conduisant à une destruction progressive du cartilage et des os. La maladie est caractérisée par des douleurs et des raideurs articulaires, ce qui la rend invalidante chez 20 à 25 % des patients. Les causes de la maladie ne sont pas encore élucidées, mais de nombreux traitements sont utilisés pour tenter de ralentir son évolution.
1. Qu’est-ce que la polyarthrite ?
La polyarthrite est une maladie auto-immune qui peut toucher tous les éléments d’une articulation et plusieurs articulations peuvent être atteintes en même temps. L’inflammation induite par la réaction immunitaire provoque une surproduction du liquide synovial. Ce liquide transparent de couleur jaune claire et à la consistance visqueuse est sécrété par les cellules qui tapissent l’articulation. Son rôle est de lubrifier l’articulation pour limiter la friction entre les os, mais aussi d’apporter les nutriments aux cellules du cartilage.
Dans le cas de la polyarthrite, ce liquide synovial est produit en grande quantité. Il va s’accumuler et entraîner un gonflement au niveau de l’articulation. Ainsi, tous les éléments de l’articulation touchée durcissent et deviennent douloureux. De plus, une érosion du cartilage au niveau des os est observée conduisant à une articulation de plus en plus raide.
2. Quels sont les symptômes de la polyarthrite rhumatoïde ?
La polyarthrite est caractérisée par une inflammation des articulations qui apparaît le plus souvent de manière progressive. Cependant, elle peut également survenir de manière brutale, à la suite d’une inflammation de plusieurs articulations simultanément. Cette pathologie peut toucher toutes les articulations, mais elle commence le plus souvent au niveau des petites articulations comme celles des mains et des pieds, les poignets, les doigts et les orteils. Les autres articulations, comme les genoux, les coudes, les chevilles, les épaules et les hanches, peuvent également être touchées par la maladie.
Les articulations atteintes de polyarthrite deviennent douloureuses, raides, rouges et une sensation de chaleur peut apparaître. Parmi les symptômes de la polyarthrite :
- Des douleurs intenses le matin au réveil : des douleurs accompagnées d’une raideur des articulations, qui peuvent durer toute la matinée ;
- Des douleurs nocturnes : des douleurs intenses qui peuvent réveiller les personnes qui en souffrent ;
- Un gonflement des articulations touchées peut également apparaître ;
- Une légère fièvre ;
- Une fatigue permanente et inexpliquée ;
- Une perte d’appétit qui s’accompagne d’une perte de poids.
Quand elle se déclare, la polyarthrite s’aggrave et s’étend progressivement pour atteindre d’autres articulations. Cette atteinte se fait de manière symétrique (la destruction des articulations a lieu des deux côtés du corps). Cette évolution entraîne la survenue de douleurs chroniques et de déformations qui peuvent être handicapantes.
3. Quels sont les causes et les facteurs favorisant la survenue de la polyarthrite rhumatoïde ?
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie inflammatoire auto-immune dont l’origine reste encore inconnue. Cependant, certains facteurs de risque semblent favoriser son déclenchement :
- Les facteurs environnementaux : il s’agit principalement du tabagisme, des chocs émotionnels, ainsi que les traumatismes ;
- Les facteurs immunitaires : il s’agit d’une activation importante des défenses immunitaires à la suite d’une infection ;
- Les facteurs génétiques et prédispositions familiales : certains gènes ont été identifiés comme favorisant la survenue de la pathologie ;
- Les facteurs hormonaux : les variations hormonales provoquées par les grossesses ou la ménopause peuvent favoriser l’apparition de la pathologie.
4. Comment se fait le diagnostic de la polyarthrite rhumatoïde ?
Le diagnostic de la polyarthrite est difficile quand la maladie débute. En effet, le diagnostic doit se faire uniquement sur la base des symptômes observés cliniquement comme le gonflement des articulations, des douleurs articulaires et une atteinte symétrique du corps. Pour établir le diagnostic, le médecin doit éliminer les hypothèses d’autres maladies, comme le lupus, la goutte ou les arthrites d’origine infectieuse.
Pour confirmer le diagnostic de la polyarthrite rhumatoïde, le médecin peut prescrire des examens radiologiques des articulations touchées. S’ils ne sont pas suffisants, alors le médecin pourra prescrire des examens plus sensibles comme une échographie ou une IRM. Ces derniers permettant d’observer la présence de l’inflammation ou d’une érosion osseuse.
Un bilan sanguin peut également être prescrit pour rechercher la présence de marqueurs de l’inflammation, de facteurs rhumatoïdes ou d’anticorps indiquant une pathologie auto-immune. En complément, une analyse du liquide synovial peut être recommandée pour rechercher la présence de marqueurs de l’inflammation de ce liquide.
5. Quels sont les traitements utilisés pour soigner la polyarthrite rhumatoïde ?
La prise en charge médicale de la polyarthrite permet de soulager les douleurs, de réduire les symptômes et d’éviter l’apparition de nouvelles lésions. L’objectif étant de stabiliser la pathologie et d’induire la rémission si possible.
1. Le traitement de crise
Le traitement de crise, comme son nom l’indique, est utilisé pour soulager rapidement les symptômes de la maladie au moment des crises.
- Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont utilisés dans le traitement de crise pour soulager les douleurs grâce à leur effet antalgique et anti-inflammatoire. Ils sont prescrits durant les phases aiguës de la polyarthrite. Cependant, les AINS peuvent provoquer certains effets indésirables comme des maux d’estomac, des troubles de digestion, des urticaires, etc. Leur utilisation doit se faire dans le respect de la prescription médicale.
- Les corticoïdes sont également utilisés pour leur effet anti-inflammatoire. Au cours des premiers mois de la polyarthrite, ils sont prescrits à faible dose pour soulager efficacement et rapidement les symptômes de la maladie. Pour limiter les effets secondaires, les doses de corticoïdes sont réduites progressivement pour atteindre la dose minimale efficace.
2. Le traitement de fond
Le traitement de fond, quant à lui, vise à freiner la progression de la maladie.
- Le méthotrexate agit en réduisant l’activité du système immunitaire et l’intensité des réactions inflammatoires. Souvent, après 6 mois de traitement, une réduction des symptômes et une amélioration de la mobilité sont observées. Les principaux effets secondaires de ce médicament sont digestifs, mais un suivi régulier est nécessaire pour déceler la survenue d’autres effets indésirables (hépatiques, sanguins, pulmonaires ou infectieux) ;
- Les immunosuppresseurs sont prescrits pour réduire l’activité du système immunitaire. Ils sont utilisés quand l’efficacité du méthotrexate n’est pas suffisante. Les immunosuppresseurs peuvent avoir de nombreux effets indésirables qui nécessitent un suivi régulier ;
- Les médicaments anti-TNF sont utilisés pour bloquer le facteur de nécrose tumorale (TNF). Le TNF favorise les réactions inflammatoires et l’évolution de la polyarthrite. Quand la maladie est sévère, les anti-TNF sont prescrits en association avec le méthotrexate ou un autre traitement de fond. L’utilisation des anti-TNF nécessite un bilan dentaire préalable pour dépister le moindre risque d’infection dentaire pouvant conduire à des complications (comme une infection des valves du cœur). Durant le traitement, il est important de signaler au médecin la survenue de fièvre, d’une perte de poids ou tout autre signe d’infection ;
- Les antagonistes de l’interleukine 6 sont des anticorps monoclonaux, qui bloquent l’action de l’interleukine 6. Cette dernière est présente à un taux élevé chez les personnes atteintes de polyarthrite, car elle joue un rôle important dans la réaction inflammatoire. Les antagonistes de l’interleukine 6 peuvent être utilisés seuls ou en association avec un autre traitement de fond. Leur utilisation nécessite un suivi régulier pour déceler la survenue d’effets secondaires (infection, baisse des globules blancs, atteintes hépatiques, etc.)
D’autres médicaments peuvent également être prescrits pour le traitement de fond de la polyarthrite. Il est important de suivre les prescriptions de votre médecin et d’éviter d’utiliser des médicaments non prescrits, car cela peut conduire à l’apparition de complications graves.
6. Quelques conseils pour mieux vivre avec de la polyarthrite rhumatoïde
En complément au traitement médical, il est conseillé de continuer à pratiquer une activité physique et de suivre un programme de rééducation fonctionnelle. L’objectif est de préserver la mobilité et l’autonomie et prévenir la déformation des articulations.
- Pratiquez une activité physique adaptée à la polyarthrite : la natation peut vous aider à prévenir les déformations et les enraidissements des articulations ;
- Évitez le tabac : évitez de fumer et protégez-vous du tabagisme passif ;
- Adoptez une alimentation saine et équilibrée et respectez les recommandations alimentaires de votre médecin ;
- Surveillez votre poids : une surcharge pondérale peut avoir des effets néfastes sur les articulations ;
- Tentez les thérapies physiques comme la rééducation fonctionnelle et la kinésithérapie pour prévenir la déformation ou raideur des articulations.