Comprendre la schizophrénie : les causes et les conseils de traitement

1. Qu’est-ce que la schizophrénie ?

La schizophrénie est une maladie psychiatrique chronique grave et complexe. Elle se manifeste par une perception perturbée de la réalité, qui entraîne la survenue d’hallucinations, d’une modification du comportement et de délires. La schizophrénie survient le plus souvent au début de la vie d’adulte, perturbant le déroulement des études, de la carrière et l’évolution de la vie du jeune adulte. En effet, entre le moment où les premiers symptômes apparaissent et la stabilisation du traitement, les personnes peuvent rapidement connaître un isolement social, car elles ont souvent des difficultés à communiquer avec leur entourage.

2. Quelles sont les causes de la schizophrénie ?

Comme de nombreuses maladies psychiques, la schizophrénie n’a pas de cause unique, mais de nombreux facteurs de risque semblent favoriser sa survenue. Une prédisposition génétique semble augmenter la sensibilité des personnes à la schizophrénie. En effet, les membres de la famille d’une personne schizophrène ont 10 fois plus de risque de développer la maladie que le reste de la population.

L’anatomie du cerveau peut également avoir un impact sur la survenue de la maladie. Des anomalies au niveau de l’anatomie du cerveau et de son fonctionnement ont été détectées chez les personnes présentant une schizophrénie. Ces anomalies peuvent être la conséquence d’une exposition à des complications ou à une infection durant la vie fœtale. D’autres facteurs comme la consommation de cannabis durant l’adolescence et l’environnement familial peuvent également favoriser la survenue de la maladie.

3. Quels sont les symptômes de la schizophrénie ?

Les symptômes de la schizophrénie sont nombreux et la prédominance de certains peut influencer le développement de la maladie et le choix du traitement. Les symptômes de cette pathologie psychiatrique se divisent en deux catégories :

a. Les symptômes positifs ou productifs sont observés chez les personnes en bonne santé, ils regroupent :

  • Les hallucinations : elles peuvent être auditives, visuelles, olfactives ou cénesthésiques. Les hallucinations auditives sont les plus fréquentes. En effet, le patient peut entendre des voix qui lui demandent d’accomplir certains actes dangereux ou qui peuvent le juger ou l’insulter ;
  • Les délires : il s’agit de croyances erronées basées sur une fausse interprétation de la réalité. Les délires peuvent être présents de manière continue ou ponctuelle. La personne souffrant de schizophrénie croit à son délire et il est impossible de le convaincre du contraire. Dans la majorité des cas, les délires se présentent sous forme de paranoïa, la personne se sent espionnée, persécutée, ou harcelée ;
  • Les troubles de la pensée et du langage : les patients schizophrènes ont du mal à suivre un raisonnement logique. Cela s’observe par un discours incohérent, qui peut être perturbé par des pensées parasites. Le patient peut aussi inventer des mots, son langage devient incohérent et il ne suit pas les règles habituelles de grammaire et de syntaxe. Dans certains cas, le malade ne parvient plus à interpréter correctement des mots courants et il devient alors difficile de communiquer avec lui ;
  • L’agitation et les troubles psychomoteurs : il s’agit de gestes impulsifs, de mouvements répétés, de grimaces, de rires paradoxaux sans lien avec la situation. Certaines personnes schizophrènes peuvent rester toujours en mouvement en faisant les cent pas de manière continue. D’autres, au contraire, peuvent rester totalement immobiles et silencieuses durant des heures.

b. Les symptômes négatifs ou déficitaires apparaissent comme une insensibilité émotionnelle, ils regroupent :

  • La démotivation : il s’agit d’un manque d’énergie empêchant le patient de réaliser toute forme d’activité, jusqu’à négliger son hygiène personnelle. La démotivation ne doit pas être confondue avec la paresse ;
  • L’apathie et le retrait social : le schizophrène peut être totalement indifférent au monde extérieur et il est incapable de ressentir des émotions ;
  • La dépersonnalisation : il s’agit d’un sentiment de dissociation entre la personne schizophrène et son corps. Cela peut résulter en des attitudes d'auto contemplation, le patient peut passer des heures à observer attentivement ses mains ou son visage.

4. Comment se fait le diagnostic de la schizophrénie ?

Les symptômes de la schizophrénie peuvent être très différents d’une personne à une autre. Pour établir un diagnostic de schizophrénie, les symptômes doivent être présents en permanence sur une durée d’au moins 6 mois. Ils doivent également être associés à des répercussions négatives sur la vie de la personne. Avant de confirmer son diagnostic, le médecin doit éliminer toutes les autres causes possibles qui pourraient provoquer ces symptômes, comme une tumeur du cerveau, la toxicomanie ou l’épilepsie.

5. Schizophrénie : quels sont les traitements utilisés ?

Le traitement de la schizophrénie vise à réduire les symptômes afin de favoriser l’insertion sociale et professionnelle du patient. Le traitement dure plusieurs années et il est composé de plusieurs volets. Un traitement médicamenteux adapté permet d’aider le patient à avoir une pensée plus logique, de réduire les fréquences des délires et d’agir rationnellement.

Les principaux médicaments utilisés dans le traitement de la schizophrénie sont les antipsychotiques :

  • Les neuroleptiques classiques : ils agissent sur la dopamine, un messager chimique au niveau du cerveau. Ils sont principalement prescrits pour traiter les symptômes positifs, comme les délires, les hallucinations et la désorganisation de la pensée.
  • Les neuroleptiques atypiques : ils agissent sur la dopamine et la sérotonine, deux messagers chimiques du cerveau. Ils sont plus efficaces sur les symptômes négatifs, comme l’apathie et la démotivation.

6. Le rôle des proches dans la schizophrénie

Pour aider un proche souffrant de schizophrénie, il est important de s’informer sur la maladie. En effet, une bonne compréhension de la maladie permet de trouver de nouvelles ressources pour soutenir votre proche. Il est également important de suivre l’évolution de ses symptômes, car les patients n’ont souvent pas conscience de leur comportement. Suivre et noter les symptômes permettra aux équipes médicales de bien évaluer l’état de santé du patient.

La personne souffrant de schizophrénie aura tendance à se refermer sur elle-même, il est donc important de continuer à communiquer et discuter avec votre proche. Il est également conseillé de vous impliquer dans le déroulement du traitement pour encourager votre proche à continuer à suivre les traitements conformément à la prescription médicale.

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